Comme son nom l’indique, Spartacus Blood & Sand est une série adaptée de l’histoire du fameux Spartacus. Ce que le titre ne dit pas c’est que la série tente d’une manière assez lamentable de mélanger Rome, 300 et Gladiator. Si vous avez plus de 15 ans, la seule chose qui vous intéressera dans Spartacus Blood & Sand est l’envie subite d’éteindre la télé que procure cette immondice (et c’est déjà pas mal).
Spartacus Blood & Sand, le scénario (si on peut appeler ça comme ça) :
Spartacus est un brave guerrier spartiate thrace (les mecs de 300) qui vit en paix.
Mais comme avec ses copains ils sont très forts pour la bagarre, ils sont recrutés par un romain pour aller castagner du barbare. Mais c’est une entourloupe et pendant ce temps là leur village laissé sans défense se fait attaquer (comprendre par là qu’un tas de pixels brûle très loin sur un fond vert). Notre brave homme a juste le temps d’aller sauver sa belle brune de l’assaut de 5 mecs déguisés avec des peaux d’animaux.
Vu qu’entre temps il s’était barré sans demander l’avis du romain, quand celui-ci le retrouve il kidnappe la belle et réduit Spartacus à l’état d’esclave.
Du coup Spartacus se retrouve gladiateur. Et si sur un champs de bataille il trucide des méchants par dizaine, dans une arène il fait moins le malin et se prend des grosses raclées. Pourtant il est sauvé à chaque fois par le public, qui à cette époque levait le pouce plutôt que d’envoyer un SMS surtaxé. Si il veut survivre et retrouver sa brune il va donc devoir apprendre a devenir un bon gladiateur. Voilà, c’est tout.
Tourner sur fond vert, ça coûte moins cher
Le pilote ne ment pas sur la marchandise : long, pénible, rempli de clichés, acteurs très mauvais, aucun enjeux dramatiques, dialogues ridicules, décors vides, effets spéciaux déjà dépassés.
Pour tenter de garder le spectateur éveillé les producteurs ont eu l’idée d’ajouter une scène de cul toutes les 10 minutes et des bastons filmées au ralenti. Sur ce dernier point Spartacus ne s’en sort pas trop mal (membres tranchés, violence des coups, grosses gerbes de sang), mais l’ensemble fait vraiment trop racoleur et on a l’impression de regarder une version bulgare de 300.
Même constat pour les épisodes suivants, c’est inutilement long, terriblement mauvais et ennuyant. Spartacus se bat contre des mecs en slip dans un bac à sable (Blood & Sand donc), et pendant ce temps les entraîneurs de gladiateurs se livrent une guerre sans merci pour savoir qui a les meilleurs combattants. Ah oui, il y a beaucoup de gens nus aussi, avec au choix : une brune, une blonde, une rousse et des garçons musclés au corps bien huilé. On imagine que comme dans l’Histoire et dans le film de Kubrick Spartacus finira par diriger la fameuse révolte des esclaves, mais on ne sera déjà plus là pour le voir.
Starz n’a visiblement ni l’ambition ni les moyens de rivaliser avec HBO, et apparemment ce n’était pas du tout le but. Après tout la série Rome c’était un peu trop compliqué, il fallait réfléchir. Du coup avec ses acteurs au même niveau que son scénario, Spartacus Blood & Sand semble plutôt avoir été conçu pour répondre aux fantasmes d’un jeune adolescent : du sexe, du sang et une théâtralisation ridicule digne d’un mauvais film érotique.
En même temps vu les casseroles que se traînent les responsables de la chose, il ne fallait pas s’attendre à un chef d’œuvre de finesse. En effet si on cherche un peu sur IMDB on s’aperçoit que les producteurs ont bossé sur des masterpieces comme Angel, Smallville, Xéna la Guerrière, Legend of the Seeker, Hercules. Les réalisateurs de la série sont eux aussi des pointures puisqu’ils ont bossé sur pas mal d’épisodes de Power Rangers (si si) et d’Alerte à Malibu… Du très lourd donc. Pourtant la série cartonne aux US, et pourrait bien faire de même ici.
Mise à jour : la série compte au total près de 40 épisodes répartis sur 3 saisons + 1 saison « préquelle ». La série fut frappée par le drame avec la mort d’Andy Whitfield, l’acteur qui jouait Spartacus décédé en 2011 et remplacé par Liam McIntyre (The Pacific sur HBO).