Au rayon comédie chez HBO, Eastbound & Down emporte tout sur son passage. La série produite par Will Ferrel narre les aventures de Kenny Powers, ancienne star du Baseball, énorme beauf mégalo devenu prof de sport dans un bled paumé.
Frais, incroyable, hilarant, et très gras tout en étant touchant, Eastbound & Down éclate sans problème la concurrence.
Cette série fait partie du classement des meilleures séries.
Chacune des 4 saisons d’Eastbound & Down comprend 6 à 8 épisodes d’environ 25 minutes.
Mise à jour : Esatbound & Down s’est conclue en 2013 à la suite d’une excellente quatrième saison, la série est plus que recommandée pour les amateurs. L’énorme Danny McBride continue sur sa lancée au cinéma.
Eastbound & Down, the Kenny Powers story :
Kenny Powers est un lanceur populaire de baseball à l’égo surdimensionné, qui en plus d’être incroyablement égocentrique est également crâneur, raciste, homophobe, alcoolique, toxico, macho, queutard infatigable… et est vraiment un très très gros beauf.
Lorsque Kenny perd son power et commence à devenir mauvais, il se fait remercier par son équipe et n’a plus qu’à rentrer chez lui.
Il rentre donc le petit bled dans lequel il à grandit, squatte sans pitié chez son frère (marié, 3 enfants), et pour passer la crise devient prof de sport dans son ancien collège. Kenny est un peu surpris que les gens ne soient pas ébahis par sa personne et son charisme hors norme, mais il s’en fout car Kenny Powers est l’homme le plus fort du monde.
Il pense aussi que sa situation n’est pas faite pour durer, parce que Kenny est un winner, un vrai. Kenny Powers est un dieu, il n’est donc pas fait pour mener la même vie que le commun des mortels. Alors entre deux gros pétards, voir plus si affinité, il prépare son grand retour dans la major league, là où est sa place… Ou pas.
En chemin il va également en profiter pour tenter de reconquérir le cœur de la belle April, son amour de jeunesse devenue prof et désormais mariée au pitoyable principal de leur collège. Il ne part pas gagnant vu qu’il l’à abandonné comme une merde quelques années plut tôt pour aller s’en mettre plein les poches en jouant au baseball.
Eastbound & Down : ça envoie du lourd
Dès le début on plonge et sent que ça annonce du très gras et du très bon grâce au personnage hors norme de Kenny Powers, the king of beaufitude.
Star du baseball sur le déclin, connu pour ses performances et ses frasques lors de soirées orgiaques, il est adoré par la foule des stades pour son comportement et ses déclarations bien réacs et provocatrices. Quand il perd son mojo et n’à plus qu’à rentrer chez lui, on pourrait croire que ça serait la queue entre les jambes… Mais heureusement (pour nous), ce cher Kenny est plutôt du genre à poser ses couilles sur la table, ouvrir sa gueule pour lâcher une grossièreté débordante d’arrogance, lâcher un rot gargantuesque et se resservir une bière ou deux.
Ruiné, il débarque à l’improviste chez son frangin (joué par le Sol Star de Deadwood) accompagné des seules affaires qu’il lui reste : son gros 4×4 de winner, et son jet ski parce que tout le monde sait que c’est quelque chose d’essentiel dans la vie d’un homme. Et on comprend bien vite que le Kenny n’a pas trop donné de nouvelles ces dernières années, et qu’à part à la télé sa famille ne l’a pas vu depuis un bail. Ce qui ne l’empêche pas de se pointer avec la finesse d’un éléphant, et la ferme intention de squatter sans pitié, ce qu’il fait d’ailleurs très bien.
Sans le sous, il accepte un poste de prof dans son ancien collège, mais c’est plus pour apprendre aux gosses pourquoi Kenny Powers est un winner que pour leur enseigner le sport. Il n’hésite d’ailleurs pas à leur rappeler qu’ils se destinent tous à une vie aussi minable que celles de leurs parents, ni à prendre un cacheton avant les cours.
Il y retrouve également April, son amour de jeunesse au look de beauté red neck, vrai sexy girl next door un brin beauf. Il va tout faire pour la reconquérir, des poèmes à la gloire de ses gros seins jusqu’à une mémorable danse sous ectasie durant le bal de l’école. Le pari n’est pas gagné vu que la belle est mariée au pitoyable proviseur de leur lycée, un homme aussi insignifiant que son personnage est drôle dans le contexte de la série.
De plus, quelques années auparavant Kenny n’avait pas vraiment hésité à abandonner sa douce et tendre pour aller se remplir les poches et les narines en jouant au baseball… Mais les deux se comprennent bien, leur complicité donne lieu à des scènes tantôt pitoyables (comprenez énormes en langage Eastbound & Down, voir l’épisode culte du barbecue), et parfois très belles.
Sinon en préparant son grand come back Kenny fait du jet ski quand il est contrarié, se shoot avec tout ce qui passe, traîne avec un dealer tendance clochard, et s’est trouvé une poule vulgaire qu’il traite comme de la merde. Il utilise également un de ses collègues bien looser et paumé comme bouche trou et faire valoir, qui le prend pourtant comme modèle et boit ses paroles.
Pour se rassurer sur lui même il écoute un peu trop souvent son propre livre audio dans sa voiture, livre sobrement appelé « You’re fuckin’ out, I’m fuckin’ In« , dans lequel il délivre un nombre incroyable de powerisms incroyables.
(un powerism est plus qu’une citation de Kenny, c’est un peu une leçon de vie, une philosophie).
Une grande partie du concept comique d’Eastbound & Down tient donc dans ce personnage hallucinant en complet décalage avec l’univers dans lequel il évolue, et l’univers d’une manière générale d’ailleurs. Kenny vit dans sa bulle, à l’intérieure de laquelle il est une énorme star adorée par le monde entier, la définition de la win, un dieu du sexe. Il considère comme un honneur le simple fait d’être en sa présence, très peu pour Kenny Powers la minable vie du commun des mortels donc.
Du coup il se croit tout permis, traite les gens comme de la merde et sort des citations cultes à la chaîne. Côté arrogance, propos mégalos, machistes, racistes ou encore homophobes, il en ferait presque rougir de honte Ari Gold (Entourage). Bien sûr on se marre, et inutile de dire que le deuxième degré est dépassé depuis longtemps…
Amateurs de finesse, ne passez pas trop vite votre chemin
En effet, Eastbound & Down réserve quelques très bonnes surprises, car ce bon vieux Kenny peut se montrer finalement très touchant.
Ainsi, il est clair dès le début qu’il vit sur une autre planète, mais le problème est qu’il y est un peu tout seul. Et s’il il se sent profondément supérieur au reste de l’humanité, cet immense mégalo se retrouve condamné à vivre avec le commun des mortels : les gens simples.
En perdant son statut de superstar inaccessible, Kenny n’en est pourtant pas sortit de sa bulle et perçoit la réalité à travers un filtre faisant de lui quelqu’un d’exceptionnel. Et malgré tout ce à quoi ce retour « à la vrai vie » le confronte, il n’arrive pas à remettre les pieds sur terre et s’apercevoir du décalage entre ce qu’il pense être et ce qu’il est réellement au quotidien.
Pendant un moment, on à peur que la série nous emmène vers une pseudo quête de rédemption, mais heureusement pour les bons sentiments il faudra repasser.
Car même si il prend conscience qu’il n’est plus au top, Kenny reste persuadé qu’un destin fabuleux l’attend. Il refuse donc d’affronter la réalité et considère sa situation comme une période de transition, un repos bien mérité avant son grand retour.
En s’accrochant à son rêve il reprend alors l’entraînement (principalement à base de stéroïdes et de pétards) qui devrait lui ramener une gloire qu’on devine pourtant irrattrapable… Vu l’enthousiasme et l’énergie qu’il déploie, on y croirait presque, même si on à l’impression que ce qu’il l’attend au tournant c’est plutôt une grosse dépression.
En plus de nous faire marrer, les scénaristes réussissent à instaurer une véritable tension dramatique avec ce personnage qui s’accroche à son rêve inaccessible et sa gloire passée. Les saisons suivante sont sur la même lancée et la saga de Kenny P se termine avec la quatrième. A la fois hilarante et touchante, la série est une vraie petite perle de finesse entourée d’une énorme couche de gras.
Eastbound & Down, les responsables :
Eastbound & Down a été crée et produite par 3 une bande de potes : Danny McBride (qui interprète Kenny Powers), Ben Best, Jody Hill et David Gordon Green. Tous acteurs, ils ont déjà bossés ensemble sur le film « The foot fist way« , d’ailleurs réalisé par Hill. Et si vous avez pu voir McBride dans l’énorme Tonnerre sous les tropiques ou encore This the End, Best et Hill ont quand à eux notamment joués dans Supergrave. Si en plus on vous dite que l’ensemble est supervisé par Will Ferrel, vous imaginez peut-être mieux le pourquoi du n’importe quoi ambiant. David Gordon Green lui oscille entre réalisation de films commerciaux (Pineapple Express) et films indépendants (Prince Avalanche)
Quelques liens :
- Site officiel
- Eastbound & Down sur IMDB