Il est bien sur difficile d’établir un classement des meilleures séries qui convienne à tout le monde, chacun ayant ses références et ses coups de cœurs. Ce top des meilleures séries est personnel et donc complètement subjectif !
Ainsi le but est principalement plus vous donner envie de découvrir des nouvelles séries (si bien sur vous n’avez pas déjà tout vu) que d’établir une hiérarchie précise. En tout cas n’hésitez surtout pas à vous exprimer dans les commentaires !
Le précédent classement datait de 2010, la version ci-dessous est de début 2014.
Si vous cherchez une sélection de séries récentes et encore en cours de diffusion pour la plupart, allez jeter un œil sur la liste des séries du moment, vous trouvez aussi votre bonheur dans les critiques de séries TV.
1. The Wire
HBO, 2002 – 2008, 5 saisons, 60 épisodes x 55 minutes
La série fleuve de David Simon et Ed Burns, ancien journaliste et ancien flic, est tellement dense qu’elle est impossible à résumer en quelques lignes. Si ce n’est pas encore fait jetez-y vous les yeux grands ouverts sans plus tarder…
The Wire décrit avec réalisme différents aspects de la ville de Baltimore, que ce soit dans la rue (toute la chaîne du trafic de drogue, la misère sociale…), du côté du travail des forces police, ou encore les hautes sphères administratives et politiques. L’exemple de Baltimore est bien sûr utilisé pour parler d’une manière générale des grandes métropoles américaines (et donc occidentales).
Complexe, la série développe de nombreux thèmes, notamment sur les effets du capitalisme, la fin du monde ouvrier, l’état du système scolaire dans les quartiers défavorisés ou encore sur la manière dont la presse est produite et consommée.
En toile de fond, The Wire traite également de la difficulté pour un individu de se réaliser lorsque celui-ci est le maillon d’un système ou d’une institution (gang, police…), que ce soit à cause de la pression sociale ou du poids écrasant de la hiérarchie. L’individu est forcé de suivre des règles, toute tentative de les faire évoluer ou de jouer hors du système se traduisant par le rejet.
Passionnante et exigeante, The Wire transpire le sens du détail et du réalisme à tous les niveaux (décors réels, acteurs, personnages, dialogues…), et se situe davantage entre le roman et le documentaire que dans la catégorie “série”, qui semble pour le coup beaucoup trop réductrice.
2. Les Soprano
HBO, 1999 – 2007, 6 saisons, 86 épisodes x 55 minutes
Si il ne devait en rester qu’une (et si The Wire était hors catégorie donc), ça serait elle. Les Soprano (The Sopranos en VO) est LA série culte des années 2000, celle dont les qualités artistiques et les succès publique et critique ont changés à jamais l’histoire des séries, et le regard du téléspectateur. Et le gros Tony Soprano en est la figure emblématique, lui, sa dépression et le stress que lui causent ses deux familles, sources inépuisables d’emmerdes.
Famille numéro 1, une vie de banlieusard dans le New-Jersey, avec une mère égoïste et omniprésente, une desperate housewive et leurs enfants adolescents… Famille numéro 2, une bande de mafieux carrément old school dont il va prendre la tête et tenter de moderniser le fonctionnement. Entre les deux, des séances de psy.
Plus de 200 nominations et 80 récompenses dans toutes les catégories possibles et imaginables (écriture, réalisation, acteurs, son, costumes…), parodié par les Clinton lors de la présidentielle, tout a déjà été dit sur la série de David Chase. Question héritage les disciples de Chase ne s’en sortent pas trop mal, Matthew Weiner à crée Mad Men et Terrence Winter Boardwalk Empire avec Scorsese.
3. Six Feet Under
HBO, 2001 – 2005, 5 saisons, 63 épisodes x 55 minutes
Très gros classique également pour la série d’Alan Ball avec les aventures de sa famille de croque-morts et de leurs amis. Chaque épisode débute par un décès (souvent drôle ou absurde), le décédé en question atterrissant infailliblement dans la maison des Fisher en charge des funérailles. Certains personnages ont alors des discussions (imaginaires) avec ce mort, leur permettant de prendre du recul, faire le point sur leur vie ou les émotions qu’ils traversent. Car si Six Feet Under est un drame sur une famille dysfonctionnelle, tous les individus qui peuplent la série sont doucement barges et névrosés. Ainsi l’omniprésence de la mort est utilisée pour mieux parler de la difficulté qu’ont les personnages (et donc nous) à vivre pleinement leur vie, à s’assumer, se trouver, s’aimer, surmonter les difficultés du quotidien… la vie quoi. Anticonformiste, délicieusement barrée et remplie d’humour noir, Six Feet Under vous fera passer du rire aux larmes, et est également un petit bijou question esthétique. Série intimiste, l’écriture, les thèmes abordés et le jeu excellent des acteurs créent une réelle proximité entre les spectateurs et les personnages, le final n’en est que plus beau.
4. The Shield
FX, 2002 – 2008, 7 saisons, 88 épisodes x 45 minutes
Le sévèrement burné Vic MacKey et sa Strike Team font régner l’ordre à Farmington, un quartier fictif de L.A. ravagé par la guerre des gangs, le trafic d’armes, la drogue, la prostitution et les meurtriers en tout genre. Les méthodes de la Strike Team sont aussi radicales qu’efficaces, les 4 flics de choc défoncent des portes et des geules pour faire tomber les bad guys. Mais ils sont également tous complètement ripoux, et leur descente en enfer sera aussi inévitable que longue, douloureuse et aussi fascinante qu’un bouquin d’Ellroy.
Carrément badass, amateur des punchline qui tuent, menteur, manipulateur, ayant toujours deux longueurs d’avance sur ses adversaires et prêt à tout pour protéger sa famille et ses amis, l’ange du chaos Vic MacKey fait passer n’importe quel flic hollywoodien pour une grosse baltringue.
Action non stop, enfer de la rue, personnages sur la brèche, arrestations musclées, interrogatoires et enquêtes passionnantes, et réalisme renforcé par l’utilisation de la caméra à l’épaule, The Shield envoie du lourd.
La série de Shawn Ryan à servie d’inspiration pour la frenchy Braquo, la sympathique beauferie Sons of Anarchy, la Timothy-Olyphanterie Justified ou récemment la très burnée Banshee.
5. Oz
HBO, 1997 – 2003, 6 saisons, 56 épisodes x 55 minutes
Première série dramatique HBO et première révolution télévisuelle, les spectateurs de M6 (et Série Club) se souviennent encore de la claque. Les héros ne sont plus des pères de familles exemplaires, des avocats ou des héros d’une énième sitcom, mais une bande de dangereux psychopathes dans une prison de haute sécurité.
Oz explose les tabous et dresse avec horreur la réalité du monde carcéral : tensions inter-communautaires, lutte constante pour le pouvoir, ultra violence physique et morale, homosexualité, trafic et utilisation massive de drogues…
Pour la première fois la qualité et la profondeur d’écriture d’une série prennent leur sens : l’intrigue se déroule d’une traite en suivant plus d’une cinquantaine de personnages (et autant d’acteurs monstrueux), qui évoluent radicalement au fil des saisons. Avec son écriture et l’idée fabuleuse du narrateur dans sa bulle de verre, Tom Fontana arrive à nous attacher à une bande de taulards définitivement humains, et délivrer un message aussi politique que philosophique. Peace. Et qu’importe si Oz commence à se répéter dans ses dernières saisons, la série reste un monument.
Pour en savoir plus ou par nostalgie, n’hésitez pas à faire un tour sur l’article sur les personnages et acteurs de Oz.
6. Mad Men
AMC, depuis 2007, 6 saisons disponibles, 76 épisodes x 50 minutes (saison 7 finale en 2014)
Mad Men utilise le point de vue et le quotidien (leur vie, leur boulot) d’un groupe de publicitaires travaillant dans une prestigieuse agence New-Yorkaise pour traiter de l’évolution des moeurs et de la société américaine dans les années 60. La série se concentre principalement sur la figure du charismatique et talentueux Don Draper, les nombreuses zones d’ombres et les mystères entourant la vie de ce personnage fascinant.
Avec une reconstitution très classe et un esthétique qui ne l’est pas moins, Mad Men parle de la violence sociale et psychologique dans les relations au travail, de l’émancipation des femmes, du racisme ambiant, du tabou de l’homosexualité, de l’émergence de la contreculture, des événements historiques de l’époque…
Dense dans son écriture et fine dans sa mise en scène, la série confirme saison après saison qu’elle est passionnante, chaque épisode est un réel plaisir. Mad Men est un classique fortement conseillé à ceux qui ne s’y sont pas encore mis.
7. Breaking Bad
AMC, 2008 – 2013, 5 saisons disponibles, 62 épisodes x 45 minutes
Breaking Bad est devenue culte dès le pré-générique de son pilote, avec la vision de Walter White sortant d’un camping-car en plein désert, en slip et un flingue à la main pendant que résonnent les sirènes des voitures de police qui approchent, avec en voix off la lettre de pardon qu’il écrit à sa femme. Prends ça dans ta geule toi qui est tranquillement posé le cul dans ton canap.
Mais qui aurait pu imaginer que les aventures de ce prof de chimie atteint d’un cancer et s’improvisant fabricant de drogues nous emmèneraient si loin ? Chaque saison semble encore plus dingue que la précédente, et la prestation de Bryan Cranston scotchante en bon père de famille qui se transforme peu à peu en criminel badass, et qui adore ça. Et la série nous à également permise de découvrir l’énorme Aaron Paul en sidekick torturé. Comme dans un film des frères Cohen, la violence se mêle au drame avec un humour parfois proche de l’absurde, le tout magnifié par l’esthétique particulier de la série. Immanquable.
8. Curb Your Enthusiasm
HBO, depuis 2000, 8 saisons disponibles, 80 épisodes x 30 minutes (saison 9 quand Larry David se décidera !)
Dans Curb Your Enthusiasm, Larry David le créateur de Seinfeld, joue son propre rôle, dans une sorte de version fictive de lui même. Retraité et blinde de thunes grâce aux royalties de Seinfeld, pour tromper l’ennui Larry joue au golf et se ballade à L.A. Mais son problème réside dans son incapacité à comprendre les codes de la vie en société, ce qui en fait un véritable handicapé du quotidien et génère des quiproquos et situations à se tordre de rire. Avec beaucoup d’improvisation, de finesse et une belle brochette de comédiens, la série de Larry fuckin’ David semble être une tentative constante de repousser les limites de l’humour ou de renouveler la comédie. Filmée caméra au poing et sans artifice, tout le monde en prend pou son grade et c’est hillarant. Prévoir tout de même quelques épisodes avant de se familiariser au style… Pretty – pretty – pretty good dans tous les cas.
9. Twin Peaks
ABC, 1990 – 1991, 2 saisons, 30 épisodes x 47 minutes
Lorsque la prom queen Laura Palmer est retrouvée assassinée, la petite ville de Twin Peaks est en émoi. L’agent spécial du FBI Dale Cooper (Kyle Maclachlan) débarque mener l’enquête avec son costard, ses cheveux gominés et son dictatphone à la main. Il va rapidement découvrir que la jolie adolescente menait une véritable double vie, et qu’à Twin Peaks personne n’est vraiment ce qu’il prétend…
An début des années 90, David Lynch & Mark Frost mélangeaient les genres (policier, drame, comédie, fantastique…) pour créer un soap opéra complètement dérangé rempli de cliffhangers haletants, d’humour décalé, de rêves surréalistes et de phénomènes paranormaux. Qu’importe si la série devient moins passionnante une fois le meurtre de Laura résolu, avec ses personnages bien barrés, ses flics un peu gauches et son histoire d’amour à tendance mièvre, Twin Peaks reste une curiosité à (re) découvrir. Une possible suite ou reboot serait envisagée sur Netflix, affaire à suivre bien entendu.
10. Game of Thrones
HBO, depuis 2011, 3 saisons disponibles (saison 4 en 2014), 30 épisodes x 60 mn
Gros carton attendu et mérité, Game of Thrones a rendu un paquet de monde accroc avec son univers incroyablement riche et son réalisme dans les rapports sociaux, politiques et humains.
L’histoire se situe dans une sorte d’Europe médiévale dans laquelle de puissantes familles se livrent une guerre sans pitié à base de sombres complots, alliances et trahisons pour régner sur le Trône de Fer, et donc le continent. Mais la véritable menace vient d’ailleurs… Dans ce monde où les saisons peuvent durer des années, l’hiver approche, et avec lui le réveil des forces surnaturelles des territoires du nord, isolées par un gigantesque mur de glace, qui ne saurait les contenir trop longtemps…
La saga de Georges R. R. Martin devrait compter pas loin de 6 000 pages lorsqu’elle sera achevée, c’est dire si l’histoire est dense. Heureusement HBO à tendance à bien faire les choses et si le récit est complexe, dû à nombre impressionnant de personnages et d’intrigues, la série est d’une telle fluidité que le spectateur n’est jamais vraiment perdu. Avec ses forts enjeux dramatiques et humains, et son univers teinté de fantasy, Game of Thrones est vraiment passionnante. Winter is coming, et on espère qu’il sera long.
11. Battlestar Galactica
Syfy, 2004 – 2009, 4 saisons, 75 épisodes x 42 minutes (+ pilote de 3h !)
Si pour vous la science-fiction à la télé se résume à des grosses daubes genre Stargate, ou que Star Trek même remaké par Abrams ça vous emmerde profondément, ne fuyez pas trop vite. Remake d’une série du même nom des années 70, les qualités de Battlestar Galactica lui permettent largement de sortir d’un public de gros geeks et de proposer une véritable space oddity comme dirait l’autre.
Le passionnant pilote de 3 heures (souvent présenté comme une mini série de deux épisodes) pose ainsi toutes les bases de l’histoire et de la mythologie BSG. Dans des conditions qu’on vous laisse découvrir, l’espèce humaine est anéantie et ne se résume qu’à 50 000 pèlerins, éparpillés dans une flotte spatiale menée par le fameux vaisseau de guerre Galactica donc. A la recherche d’une légendaire planète appelée la Terre, les humains sont traqués par les Cylons, des robots crées par l’homme et responsables de leur exode.
Forcément il n’y a pas que du bon dans les 75 épisodes suivants, mais le niveau reste très élevé, notamment grâce à une écriture nous permettant de ressentir l’état d’urgence, la solitude et le désespoir des derniers survivants de l’espèce humaine. La colonie s’organise et voit s’affronter les pouvoirs militaires et politiques, pendant que surgissent des conflits sociaux ou l’émergence d’une nouvelle forme de religion. BSG c’est également un paquet de scènes d’actions et de batailles spatiales grandioses, les effets spéciaux de qualité ciné sont stupéfiants. N’oublions pas les acteurs, tous magnifiquement nuls et conscients de jouer le rôle de leur vie avant de retourner tourner des nanards, à l’exception bien sûr de la désormais immortelle Katee “Starbuck” Sackhoff. Ah, et vous n’entendrez plus jamais Along The Watchtower d’Hendrix (ou Dylan pour les puristes) de la même manière…
12. Big Love
HBO, 2006 – 2011, 5 saisons, 53 épisodes x 55 minutes
Dans Big Love nous suivons la grande famille de Bill Henrickson (incarné par Bill Paxton), avec 3 femmes et nombreux enfants, vivant selon les préceptes du livre des Mormons… Ce qui s’avère assez compliqué au quotidien, puisque nécessitant une sacré organisation et des nerfs d’acier pour supporter les tensions inévitables entre trois femmes se partageant le même homme.
Si leur famille est résolument moderne dans sa manière de vivre sa foi, la série nous montre également le mode de vie de Juniper Creek, une communauté sectaire qui ressemble d’une manière effrayante à celles que l’on peut voir aux infos ou dans les documentaires (adolescentes offertes à des vieillards, illettrisme, conditions de vie misérables…). Qualité de l’écriture et de la mise en scène, sens du détail, bande son magnifique, Big Love à tout pour plaire aux amateurs de séries un brin particulières. Mention spéciale aux acteurs, outre l’excellent Bill Paxton les femmes sont incarnées par Jeanne Tripplehorn, Chloe Sevigny et Ginnifer Goodwin ; la série à également révélée Amanda Seyfried et Aaron Paul avant Breaking Bad.
13. Deadwood
HBO, 2004 – 2006, 3 saisons, 36 épisodes x 55 minutes
Crée par le furieux David Milch (dont la prochaine série Luck devrait cartonner), Deadwood est basée sur des faits et personnages historiques, c’est dans ce camp de mineur que semble s’être terminée la conquête de l’ouest. Passionnante mais ayant tendance à s’orienter vers l’incompréhensible, Deadwood est une série très sale, et pas seulement parce que ses rues sont constamment inondées de boue. Dans cette ville ou les prémices d’une certaine civilisation tentent d’avoir le dessus sur la sauvagerie, Al “cocksuckers” Swearengen règne en maître. Gérant d’un saloon avec alcool de basse qualité et putains au rabais, ce génie de la politique et du complot, incarné par l’immense Ian McShane (Kings, Les Piliers de la Terre), est certainement un des meilleurs personnages de séries jamais crée. Il s’oppose au sheriff Seth Bullock, interprété avec classe internationale par un Timothy Olyphant (Justified) tout en tension, puisqu’on le sent en lutte constante pour ne pas sombrer dans l’ultra violence… Casting de haute volée, reconstitution affolante, dialogues implacables, succès critique et publique n’auront pas suffit, Deadwood est annulée au terme de sa troisième saison (la série devait en compter 4). Série culte au goût d’inachevé, et gros manque de bol pour David Milch dont le fascinant John From Cincinnati fut également annulé au bout d’une saison par HBO.
14. Lost
NBC, 2004 – 2010, 6 saisons, 121 épisodes x 42 minutes
Série événement et gros buzz lors de son lancement en 2004, Lost perdit une partie de ses fans lors d’une seconde saison bien pourrie. Mais il aura fallu d’un “we have to go back” prononcé par un Jack paumé en fin de troisième saison pour relancer l’hystérie collective…
En 6 saisons Carlton Cruse et Damen Lindelof nous auront bien baladé sur leur île, dans le temps, dans la parano et les mystères condamnées à ne jamais être résolu. Car ce qui fascine dans Lost c’est que chaque scène est tournée comme si elle avait un sens profond qui trouverait sa justification dans un final qui nous scotcherait sur place par son évidence et ses révélations… ce qui ne viendra bien sûr jamais. Et si le spectateur est happé par cette histoire incroyable, c’est aussi tout en sachant que toutes les questions n’auront pas de réponses, et que même en espérant le contraire la fin risque de décevoir… Mais même si la dernière saison est bien pourrie et que le final nous laisse avec un sentiment de “tout ça pour ça ?!”, il faut avouer que Lost c’était quand même vachement bien.
15. 24
Fox, 2001 – 2010, 8 saisons, 192 épisodes x 42 minutes
Suspense insoutenable, action non stop, attentats terroristes contres les USA, complots politiques, rebondissements improbables à outrance, personnages interchangeables d’une saison à l’autre… La recette de 24 était toujours la même et frôlait régulièrement l’incohérence et le ridicule, mais putain ce que c’était bon.
Passé le concept du temps réel, la série tenait intégralement sur l’increvable Jack Bauer, véritable cauchemar des terroristes du monde entier. Car la menace avait beau frapper une fois par an, il était toujours prêt le Jack… Toujours prêt à bosser 24 heures d’affilées, sans manger, dormir, fumer une clope ou même aller pisser, tout ça pour aller traquer les terroristes un téléphone à la main et un flingue dans l’autre. Véritable prédateur au coeur tendre, il prenait ses ordres directement du Président et n’hésitait jamais à à envoyer bouler la terre entière ou se mettre dans l’illégalité pour suivre son instinct. Il n’était pas du genre non plus à se refuser une torture express sur un arabe (ou un russe, au choix) pour obtenir une information capitale…
La série s’est arrêtée plus ou moins en beauté avec sa sa huitième saison, il était temps dirons nous, car le show tournait sérieusement en rond depuis longtemps. Série culte et véritable phénomène culturel, 24 Heures Chrono et Jack Bauer resteront pendant longtemps dans l’imaginaire des téléspectateurs.
16. Treme
HBO, 2010 – 2013, 4 saisons, 36 épisodes x 60 minutes
Créateur de The Wire et Generation Kill, David Simon revient sur HBO en 2010 avec Treme, série fleuve nous proposant de suivre les trajectoires croisées d’une multitude de personnages trois mois après le passage de Katerina sur la Nouvelle-Orléans.
Très réaliste, la série se déroule en continue comme un passionnant film de plusieurs dizaines d’heures. Entre le roman, le documentaire et le cinéma, et avec ses nombreuses scènes de live (concerts dans la rue ou les clubs, fanfares, blues, jazz…) Treme est certainement une des meilleurs séries des années 2010.
17. Boardwalk Empire
HBO, depuis 2010, 4 saisons disponibles, 48 épisodes x 55 minutes (saison finale en 2014)
Annoncé et attendu comme une sorte de messie télévisuel, Boardwalk Empire ne déçoit pas et vous n’avez pas fini d’en entendre parler dans les prochaines années. L’action se situe dans les années 20 à Atlantic City autour de la figure de Nucky Thompson, politicien et mafieux profitant du trafic d’alcool généré par la prohibition pour se créer un véritable empire. L’histoire se ballade également du côté de New-York et Chicago où des petits jeunes bien énervés appelés Lucky Luciano et Al Capone sont prêt à tout pour bouffer tout le gâteau.
Avec Martin Scorsese et Terrence Winter à la barre et fort d’une dimension quasi cinématographique, Boardwalk Empire se pose en digne héritière des Soprano et autres grandes fresques mafieuses. Forcément le chemin sera passionant, épique, sombre, violent et surtout jouissif pour le spectateur scotché dans son canapé avec un gros paquet de pop corn. Dans la lignée d’un Tony Soprano ou d’un Al Swearengen, Steve Buscemi incarne un magnifique salopard que vous allez adorer, Michael Pitt électrise l’ambiance avec classe, Paz de la Huerta (Enter the Void de Noé) fait monter la température dès qu’elle pointe le bout de ses seins, chaque apparition de Michael Kenneth Williams (Omar dans The Wire) est un régal, et tous les autres sont énormes aussi, ne vous inquiétez pas. Et si les Stones ne sont pas de la partie, Scorsese nous balance Straight up and down des tarés du Brian Jonestown Massacre au générique, et c’est pas mal aussi.
18. House of Cards
Adaptation d’une série anglaise du même nom, House of Cards est produite par David Fincher, qui en réalise également les deux premier épisodes. L’énorme Kevin Spacey y incarne Franck Underwood, un politicien revanchard qui s’est juré de faire tomber le Président suite à une trahison. Cynique, expert en manipulation et maître calculateur, il ne reculera devant rien pour arriver à ses fins… Il est aidé par sa femme Claire, jouée par l’impressionnante et très classe Robin Wright.
Noire, fascinante et passionnante, House of Cards à naturellement fait parler d’elle pour la qualité de son écriture, de sa réalisation et de ses comédiens, mais également par son mode de diffusion. En effet la série est produite par le géant de la VOD abonnement illimité Netflix, qui outre la particularité de s’être mis depuis peu à la création de programmes originaux, balance sur son réseau tous les épisodes d’un coup. Maîtrisée et passionnante, elle saura vous tenir en haleine.
19. Rome
HBO, 2005 – 2007, 2 saisons, 22 épisodes x 55 minutes
Grand spectacle façon peplum, Rome plonge le spectateur un an avant un certain J.C, à l’époque de la conquête de la Gaulle par Jules Cesar, puis sa prise de pouvoir sur la ville et la transition de Rome entre une république et un empire… La série, co-produite par HBO et la BBC, assure autant par son ébouriffante reconstitution historique (décors, costumes, mode de vie) que par la richesse et la complexité de ses personnages et de leurs rapports. La bonne idée des scénaristes est de nous faire vivre la grande Histoire par la petite, avec les péripéties des deux légionnaires Titus Pullo le bourrin et Lucius Vorenus le nerveux, toujours là au bon moment et par qui l’histoire arrive… Passionnante, Rome aurait du durer 5 saisons mais fut annulée pour des raisons de coûts. Un film à été mentionné à un moment mais le projet n’a jamais vu le jour.
20. Louie
Description à venir.
21. Community
NBC, depuis 2009, 5 saisons, env. 100 épisodes x 25 mn
Impossible de raconter l’histoire de Community à part dire qu’elle se déroule à Greendale, une université de seconde zone et qu’on y suit les aventures loufoques d’un groupe d’étudiants que tout oppose. Car l’important dans la série n’est pas le destin individuel de ses personnage mais mais leurs délires collectifs qui semble prendre une nouvelle forme à chaque épisode.
Complètement barrée et sans limite, Community n’a de cesse de gagner en fans malgré les rumeurs fréquentes d’annulation. Si les premiers épisodes restent sage, la série devient de plus en plus dingue et multiplie les références à la culture pop en assimilant et mélangeant tous les genres, parfois au sein d’un même épisode. Community est déjà culte, n’hésitez pas à vous y mettre et réveiller le geek qui est en vous.
Note : vous pouvez zapper la très maladroite saison 4, le show runner Dan Harmon s’étant fait éjecter temporairement de la série, et la qualité s’en ressent. Il est de retour pour la saison 5…
22. Eastbound & Down
HBO, 2009 – 2013, 4 saisons, 29 épisodes x 30 minutes
Kenny Powers est un joueur de baseball populaire à l’égo surdimensionné. En plus d’être égocentrique, narcissique, raciste, homophobe et alcoolique, c’est surtout un énorme beauf… Quand sa carrière se plante, il n’à plus qu’une solution : rentrer dans son petit bled paumé et devenir prof de sport, tout en essayant de revenir dans la compétition. En effet Kenny se sent supérieur au commun des mortels et il reste persuadé qu’un destin fabuleux l’attend. Un personnage hors norme, des situations et des dialogues hallucinants. A la fois hilarante et touchante, Eastbound & Down est une vraie petite perle de finesse entourée d’une énorme couche de gras. L’odyssée de Kenny Powers est à ne surtout pas manquer.
23. Parks & Recreation
Description à venir.
24. True Blood
HBO, 2007 – 2014, 6 saisons disponibles, 72 épisodes x 55 minutes (saison 7 finale en été 2014)
Dans un futur proche, une boisson à base de sang synthétique débarque sur le marché et permet aux vampires de révéler leur existence et de tenter de s’intégrer dans la société…
Pour parler de tolérance, de l’amour de l’autre et de ses différences, Alan Ball organise une grande partouze à laquelle sont conviés vampires centenaires, loups garous, demi dieux, fées, shape shifters (humains se transformant en animaux), extrémistes religieux et bien sûr un tas de red neck, la série se passant dans le trou du cul de la Louisianne. Passé un début un peu bancal, True Blood devient très vite addictive et est un plaisir constant pour le spectateur.
Loin des branleurs de Twillight, la série dépasse sa superficialité de façade (les vampires etc.) tout en ayant le bon goût de ne jamais se prendre au sérieux. Pour le plaisir pop et pour appuyer son discours sur l’ouverture et la mixité, True Blood s’amuse d’une manière cohérente et réussie à mélanger les genres : drame, comédie romantique, gore, fantastique, thriller, soap opéra, série z, film de zombies, buddy movie ou encore parodie de films d’action… Vous allez vous régaler. Voir aussi les Minisodes A drop of True Blood.
25. Entourage
HBO, 2004 – 2011, 8 saisons, 96 épisodes x 25 minutes
On peut dire que pendant des années les aventures de la star montante Vincent Chase et de sa bande de potes en roue libre nous auront bien fait marrer. Car si ils restent toujours simples et bon esprit, les boys retournent le rêve hollywoodien : squats dans des villas toujours plus énormes, voitures et fringues de luxe, soirées démentielles, filles magnifiques… le tout sous le soleil californien, plutôt fun donc. Mais plus que l’histoire d’une belle bande de branleurs, Entourage nous entraîne en spectateur privilégié dans les coulisses de l’usines à rêves, le tout rendu crédible par une avalanche de guest stars. Outre le rôle prépondérant des agents, le pouvoir des producteurs et la puissance des studios, nous pouvons y voir la manière dont sont négociés les films et la participation des acteurs. On pourra toujours dire que les personnages évoluent peu (ou mal), que la série se répète ou qu’elle perd en intérêt sur la fin, mais Entourage reste toujours légère, sympatoche à regarder et surtout drôle, grâce à l’hystérique Ari Gold. Agent de star carnassier au sourire ultrabright, toujours en costard et un téléphone à la main est campé par le gigantesque Jeremy Piven filmé comme une star de films d’action, et qui par sa prestance et le flow continue de saloperies qu’il balance, bouffe chaque scène dans laquelle il apparaît. Cultissime.
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